Serge Mouille est né le 24 décembre 1922 à Paris. Tout d’abord spécialisé dans la métallurgie et diplômé en orfèvrerie à l’école des Arts Appliqués de Paris, il doit avant tout sa renommée à ses designs de luminaires. Extrêmement novateur dans son art, Serge a passé sa vie à créer, enseigner, et à faire des recherches sur le métal et la conceptualisation d’appareils d’éclairage.
Une jeunesse pleine de promesses
L’artiste, à retrouver notamment sur barnies.fr, vient au monde dans un quartier populaire parisien et se révèle très tôt dessinateur hors pair. Arpentant dès le plus jeune âge le Jardin des Plantes en quête de modèles à esquisser, il y développe des compétences qui lui permettent bientôt de réussir le concours de la prestigieuse école Duperré, située dans le troisième arrondissement de Paris. Le plus remarquable est qu’il y est admis à l’âge de seulement 13 ans ! Ce qui fait de lui le plus jeune élève de l’époque à franchir ces enceintes de renom et lui ouvre les portes d’un avenir hors du commun. Il suit alors pendant plusieurs années l’enseignement du sculpteur Gabriel Lacroix en métallurgie et obtient son diplôme de maître orfèvre. Après la seconde guerre mondiale il ouvre son propre atelier et devient à son tour professeur dans cette école qui l’a vu mûrir.
D’artisan à artiste : un pas franchi avec brio
Déjà métallurgiste de talent, Serge a à peine 30 ans lorsqu’il voit son destin basculer de nouveau. Jacques Adnet, fondateur de la compagnie des arts français et futur directeur de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, lui fait alors une commande toute particulière : concevoir des luminaires pour ses clients sud-américains. L’orfèvre relève le défi haut la main en créant notamment un lampadaire à 3 bras, objet emblématique de ce que deviendra son œuvre par la suite dont la série des Formes noires est à l’origine de son éclatante renommée. Grâce à cet artiste sans nul pareil, la conception de luminaires peut désormais se confondre avec l’art de la sculpture. En parallèle à ses recherches qui s’étalent à partir de 1953 sur presque un demi-siècle, l’artiste déploie des œuvres fonctionnelles finement sculptées, des accessoires lumineux dont la simplicité de la forme fait la force et dont le charme discret n’a d’égal que leur aspect pratique. Lampes de table ou trépied, suspensions, appliques, réflecteurs muraux ou plafonniers sont autant de déclinaisons de la richesse de sa créativité. Une maîtrise de la métallurgie d’art qui se distingue par sa minutieuse coquetterie, la sobriété de son élégance et le mouvement dans l’espace savamment étudié qu’elle est susceptible d’inspirer à tout observateur. Maître incontesté du martelage, l’orfèvre se voit gratifié de la reconnaissance qu’il mérite lorsque, en 1956, ses œuvres son présentées dans la galerie Steph Simon. Ce promoteur amorce la diffusion de ses luminaires au travers d’expositions sensationnelles. Ayant également reçu plusieurs prix et décorations récompensant son travail, il finit par répondre à de nouveaux types de commandes : la conception d’éclairages pour des universités, des écoles, un centre d’essais de vol, une cathédrale, un paquebot…
Une production d’envergure… à faire estimer
Dans tous les objets de décoration intérieure qu’il a produits se retrouve la talentueuse subtilité doublée du pragmatisme de l’artiste. Ses systèmes d’éclairage sont souvent réglables dans une très grande variété de positions et permettent une diffusion optimale de la lumière. L’artisan de génie va par ailleurs bien souvent puiser son inspiration dans la nature pour réaliser la forme de ses luminaires. La lampe de table « Saturne » a par exemple été créée à l’image du système d’anneaux de la géante gazeuse. Le plafonnier « Escargot » rappelle la coquille du gastéropode. La suspension à trois bras pivotants évoque quant à elle les pattes délicates d’une araignée. Si vous avez la chance de posséder l’une de ses œuvres, vous pouvez contacter la société Barnie’s pour une estimation de Serge Mouille !