En analyse musicale, différentes méthodes d’étude existent. Cependant, quelle que soit l’option adoptée, la mission de l’analyste demeure la même : décrypter l’œuvre. Ce qui implique de l’étudier de manière approfondie. Et au-delà d’un simple examen, la société française d’analyse musicale expose les aspects sous-jacents de la production. Comment la SFAM opère-t-elle et quels principes fondent son examen de la musique ? Éléments de réponse.
Quelle est l’utilité de l’analyse musicale ?
Pour un compositeur, solliciter l’intervention d’une structure d’étude d’œuvre s’avère utile. Cet établissement, grâce à son expertise et son expérience, apporte un regard extérieur à la production. Il en révèle les imperfections et défauts - qui auraient échappé à son auteur - avant qu’elle ne soit publiée. Mais c’est également possible d’opérer après publication ou mise en ligne du projet. Il suffit qu’un auditeur ou un lecteur soulève un aspect quelconque pour que la musique prenne une nouvelle dimension. L’analyste se charge alors de convaincre le lecteur d’une part, et d’autre part de le faire adhérer à son point de vue. À son tour, puisant dans les ressources d’analyse de la sfam.org, il expose des aspects incompris de l’opus. Par ailleurs, comme les critiques littéraires, sans fustiger le travail de l’artiste, le spécialiste dévoile toute la beauté d’une production. Il décrit des détails originaux et intéressants qui facilitent la compréhension et renforcent la volonté d’écoute du public. Plus important, il transmet un savoir-faire musical de génération en génération. Les tendances changent. Par exemple, les chansons plébiscitées il y a 5 ou 10 ans ne le sont plus forcément aujourd’hui. De même, une œuvre jugée complexe, non rentable ou vieille peut tomber dans l’oubli collectif. Seul le travail de l’analyste musical empêche cet événement de se produire.
Présenter le temps et la couleur musicale
En vue de réaliser l’examen d’une composition, l’établissement désigné étudie d’abord sa forme. Voilà qui constitue le premier principe à appliquer. Il s’agit, au cours de l’écoute, de relever les différentes répétitions. Par exemple, un thème est-il exposé puis réexposé ? Y a-t-il dans l’opus des accords répétés et des intervalles récurrents ? Il importe de prendre en compte tous ces éléments, car ils intègrent l’identité de la chanson. Ensuite, le professionnel en étudie le tempo. Son oreille musicale repère le changement de vitesse : les notes en rallentando ou en accelerando. En plus de la variation de vitesse, il s’imprègne du rythme de la musique : lisse, pulsée ou ostinato (rythme répété). Dans le cas d’une œuvre atonale antérieure au système dodécaphonique par exemple, il faudra prêter attention aux polarités exercées par les notes omniprésentes. La phase suivante consiste à étudier la coloration du morceau. Cela passe par la perception et la reconnaissance des instruments joués. La société SFAM peut identifier également le moment de leur intervention ainsi que le mode de jeu : vibrato, pizzicato, staccato, etc. Enfin, elle étudie la voix en s’intéressant à son registre : aigu, grave ou médium ; à sa tessiture : soprano, basse, alto, ténor, etc. ; et à sa force : criée, rauque, mélodieuse, etc.
Exposer la forme et le genre musical
Le dernier principe de l’analyse de musique porte sur l’étude de la structure et de la forme du projet. Au cours de cette phase, on perçoit son organisation, ses différentes parties : introduction, coda, couplet, refrain, transition, pont, etc., et sa constitution : couplet-refrain, strophe, ou rondo. Pour finir, l’on établit le contexte du projet en tenant compte entre autres de sa destination et de la nature de son support. La destination se rapporte à son caractère religieux ou profane, et la nature de son support à son type d’enregistrement : en bande magnétique, en partition ou en séquences d’images. On prend aussi en considération la fonction de la composition. À ce propos, elle définit s’il s’agit d’un morceau automne, d’une musique propice à la danse ou d’une pièce introductive.